Esope : Probablement VIIe-VIe siècle av.J.-C.
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Fabuliste grec qui, selon la légende,
serait un esclave phrygien affranchi. En réalité, on ignore presque tout de lui
Certaines traditions le décrivent encore comme un être disgracié et bègue. Esclave de
plusieurs maîtres successivement, il aurait voyagé en Afrique et en Orient après avoir
été affranchi, et aurait été envoyé dans diverses cités grecques comme émissaire de
Crésus. Il serait l'auteur quasi légendaire de courtes fables faisant partie de la
tradition orale, ayant pour acteurs des animaux qui donnent des leçons aux hommes.
Ces fables, connues des Athéniens dès la fin du Ve s. av. J.-C, recueillies par Démétrios de Phalère, font partie de la culture des peuples indo-européens et représentent sans doute le recueil de fables le plus lu de la littérature. Aux environs de l'ère chrétienne, le poète grec Babrias donna une version en vers des récits ésopiques, probablement aux alentours des Ier et IIe siècles av. J.-C., dont Phèdre s'inspira pour écrire une version en latin (Ier siècle av. J.-C.). Le recueil qui, aujourd'hui porte le nom d'Ésope, est une compilation, en grande part, constituée de paraphrases en prose des fables de Babrias, qui fut établie au XIVe siècle. Ses écrits devaient fortement influencer la littérature d'Occident ; ils inspirèrent les fabulistes du Moyen Âge et, plus tard, Jean de La Fontaine. |
Phèdre : (Caius Julius Phaedrus).
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Fabuliste latin (en Macédoine v. 10 av.J.-C.-v. 54 apr.J.-C.). Affranchi d'Auguste, il a enrichi la poésie latine d'un genre nouveau en écrivant 123 fables imitées d'Ésope. |
Tallemant des Réaux, Gédéon (1619-1692) : Ecrivain français, dont l'oeuvre apparaît comme une peinture réaliste des moeurs du XVIIe siècle.
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Attiré très tôt par la littérature, il fut un poète apprécié dans les salons de la haute finance protestante, dont faisait partie sa famille. Introduit à l'hôtel de Rambouillet, c'est en partie grâce aux confidences de la marquise qu'il rédigera ses "Historiettes". Indépendant d'esprit, il y dresse, en quelques pages, le portrait des grands personnages de son époque (parmi eux Malherbe, Richelieu. Terminée en 1659, cette oeuvre destinée d'abord à être lue par des proches, fut retravaillée pendant une vingtaine d'années, et complétée à partir de nombreuses lectures; elle ne fut publiée qu'en 1834. Les lecteurs du XIXe siècle, sans doute surpris par les propos tenus sur le XVIIe siècle, y virent parfois de la malveillance. Pourtant, cet ouvrage apporte des témoignages d'une précision rare sur la société de l'époque. De plus, le talent de conteur de Tallemant des Réaux, son écriture vive, parfois proche de la langue orale, le rendent toujours agréable à lire aujourd'hui. |
Mazarin, Jules (1602-1661) : Cardinal et homme politique français d'origine italienne.
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Il gouverna la France durant la minorité
de Louis XIV et qui, malgré les années de troubles de la Fronde,contribua à renforcer
l'absolutisme. Diplomate et cardinal : Né à Pescina (Abbruzes), Giulio Mazarini, dont le nom fut plus tard francisé en Jules Mazarin, était le fils d'un intendant au service des princes Colonna, Pietro Mazarini, et d'Hortense Buffalini, elle-même issue d'une famille de la noblesse. Vif, parlant bien l'espagnol et le français, il entra dans le corps diplomatique pontifical et ne tarda pas à se faire remarquer à l'occasion de plusieurs négociations. Sur la demande du pape, il reçoit le premier degré de cléricature, dans l'intention d'accéder au cardinalat. Ayant réussi à se faire envoyer en France comme nonce extraordinaire (août 1634), il profita de cette période pour approfondir ses liens avec Richelieu. En 1639, Richelieu, le chargea des négociations de paix avec la Savoie et lui fit accorder ses lettres de naturalisation. Le 16 décembre 1641, enfin, Mazarin reçut le chapeau de cardinal. Premier ministre : Ayant succédé au père Joseph comme confident et principal collaborateur de Richelieu, il fut recommandé par ce dernier, sur son lit de mort, au roi Louis XIII, comme le plus capable de prendre sa succession et, le 5 décembre 1642, fut nommé président du Conseil du roi. À la mort de Louis XIII, l'année suivante, sa veuve Anne d'Autriche, à laquelle le lia peut-être, sinon un mariage secret, du moins une très grande amitié, choisit de prendre Mazarin comme ministre principal et comme tuteur de Louis XIV, alors âgé de cinq ans. |
Sévigné, Madame de (1626-1696) : Femme de lettres française
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Dans la correspondance qu'elle adressa à
sa fille, elle fit la chronique spirituelle et sensible de la cour et des salons
parisiens. Petite-fille de Jeanne de Chantal, qui fonda l'ordre de la Visitation avec François de Sales, Marie de Rabutin-Chantal, marquise de Sévigné, perdit son père en 1627, puis sa mère en 1633; elle fut donc élevée par ses deux oncles maternels, Philippe et Christophe de Coulanges. Elle reçut auprès d'eux une éducation riche et variée, fondée essentiellement, comme c'était souvent le cas à l'époque pour les filles, sur les belles-lettres et l'étude des langues. À dix-huit ans, réputée tant par son esprit que par sa beauté, elle épousa Henri de Sévigné, de trois ans son aîné. Entre la Bretagne, où le marquis de Sévigné possédait plusieurs domaines, et Paris, le jeune couple passe pour avoir mené joyeuse vie, à en croire les témoignages de deux contemporains, Tallemant des Réaux et Bussy-Rabutin, cousin de la marquise. Mme de Sévigné fréquenta à Paris une société choisie,en particulier celle de l'hôtel de Rambouillet,où elle se lia d'amitié avec La Rochefoucauld, le cardinal de Retz ou encore Fouquet. En 1646, elle mit au monde une fille, Françoise-Marguerite, puis, en 1648, un garçon, peu avant de perdre son mari, qui fut tué lors d'un duel en 1651. Dès lors, libérée de toute obligation de résider en Bretagne, Mme de Sévigné s'installa à Paris, où le pouvoir de séduction de son esprit lui attira de nombreuses et durables amitiés, comme celles de Mme de La Fayette, Jean Chapelain ou de Gilles Ménage. Malgré les diverses occasions qu'elle eut de se remarier, elle décida de se consacrer exclusivement à sa vie mondaine, d'une part, mais plus encore à l'éducation de ses enfants. |
Boileau, Nicolas (1636-1711) : Homme de lettres français qui fut le principal théoricien de l'esthétique classique.
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Né à Paris le 1er novembre 1636,
Nicolas Boileau était le quinzième enfant d'une famille bourgeoise. Orphelin de mère,
il fut élevé par son père, qui occupait la fonction de greffier au parlement; lui-même
étudia la théologie, puis le droit, et devint avocat en 1656. Issu d'une longue lignée
de juristes, le jeune Boileau-Despréaux (ce nom lui vient d'une terre qui appartenait à
sa famille) ne se sentait pourtant aucun goût pour la carrière juridique. Dès 1657, la
mort de son père lui permit, grâce au revenu que lui procura sa part d'héritage, de se
sentir à l'abri du besoin : il décida alors de se consacrer à la poésie. Dès 1653 en
effet, il avait écrit des vers, et grâce à son frère, Gilles Boileau, il fut introduit
dans des cercles mondains et distingués, où il put faire ses premières armes en
littérature. Le génie de Boileau réside en effet dans son oeuvre de critique et de théoricien. Imitation de la nature humaine, l'art tend, selon la doctrine classique, à réaliser un idéal de vérité, qu'il ne peut atteindre que par la voie de la raison et par l'imitation des Anciens. Justesse, clarté et naturel de l'expression, pureté de la langue, économie des moyens sont les principales valeurs esthétiques du classicisme, qui accorde par ailleurs une part importante au travail dans la création littéraire ("vingt fois sur le métier, remettez votre ouvrage", "Art Poétique", chant), même si Boileau ne nie pas tout ce que la réussite littéraire doit à l'inspiration. |
Molière (1622-1673) : Dramaturge, directeur de troupe et acteur français qui a fixé le modèle de la comédie classique et qui incarne l'auteur classique français par excellence.
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Si les quelque trente pièces que
Molière écrivit se caractérisent par leur diversité farces, comédies
d'intrigues, comédies-ballets, grandes comédies, pièces à machines , elles
trouvent leur unité dans le rire. Le comique moliéresque a traversé les siècles :
certains de ses personnages sont devenus des archétypes, ses pièces sont très souvent
mises en scène et il tient une place majeure dans l'enseignement actuel. Jean-Baptiste Poquelin naît en 1622 à Paris dans une famille bourgeoise, bientôt prospère, de tapissiers. Envoyé à Paris au collège jésuite de Clermont, il fait ensuite des études de droit. Puis, profitant de l'héritage maternel, il choisit le métier de comédien et fonde en 1643, notamment avec Madeleine Béjart, dont il est l'amant avant d'en épouser la fille (en 1662), la troupe de l'Illustre-Théâtre. En 1644, il adopte le pseudonyme de Molière. |
Racine, Jean (1639-1699) : Dramaturge français, historiographe de Louis XIV, qui fut le représentant le plus emblématique de la tragédie classique française.
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Né le 21 ou le 22 décembre
1639, Racine était le fils d'un greffier de la Ferté-Millon. Orphelin
à l'âge de trois ans, il fut recueilli par sa grand-mère paternelle.
En 1649 Racine a alors dix ans , cette dernière confia
son éducation à une institution sans égale au XVIIe siècle, les Petites
Écoles du monastère de Port-Royal. Tenues par les religieux et les
"solitaires" du couvent de Port-Royal, ces écoles se distinguaient
par la qualité et la "modernité" de leur enseignement.
En effet, elles proposaient l'étude du grec et du français, quand les autres établissements, notamment ceux des jésuites, se bornaient à enseigner le latin à leurs élèves. Elles favorisaient en outre l'étude des langues étrangères et la lecture de textes intégraux et non pas seulement d'extraits comme c'était alors le cas dans la majorité des collèges. Racine garda de cet enseignement une solide culture classique, et en particulier une bonne connaissance des tragiques grecs (Eschyle, Sophocle, et surtout Euripide), qui furent pour son théâtre des modèles et des sources d'inspiration. |
Perrault, Charles (1628-1703) : Ecrivain français. Il fut à l'origine de la querelle des Anciens et des Modernes, et qui contribua à mettre au goût du jour le genre littéraire des contes de fées.
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Fils d'un parlementaire parisien, il était le dernier d'une famille de quatre frères, qui se distinguèrent tous sous le règne de Louis XIV. Son frère aîné, Pierre, était premier commis de Colbert, et lui-même travailla pendant vingt ans à son service, chargé de la politique artistique et littéraire de Louis XIV. Contrôleur général des bâtiments du roi, membre de la Commission des inscriptions publiques (future Académie des inscriptions et belles-lettres), il fut élu en 1671 à l'Académie française, où il fut l'initiateur et le principal protagoniste de la fameuse querelle des Anciens et des Modernes. |
La Rochefoucauld, François, duc de (1613-1680) : Moraliste français, surtout connu comme auteur de maximes, dans lesquelles il a souligné le rôle essentiel de "l'amour-propre" dans les relations sociales et tenté de caractériser l'"honnête homme".
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Né à Paris, issu de l'une
des plus nobles familles de France, aristocrate et homme du monde,
il embrassa d'abord la carrière des armes, et se distingua, en 1629,
lors de la campagne d'Italie. Enfermé à la Bastille en 1637, puis
exilé dans le Poitou pour avoir conspiré contre Richelieu, avec la
duchesse de Chevreuse, il fut ensuite impliqué dans les agitations
de la Fronde. En effet, par amour pour la duchesse de Longueville,
il prit parti contre Mazarin
en 1648, comme il le racontera dans ses "Mémoires" (1662).
En 1652, gravement blessé aux côtés de Condé, il renonça aux complots politiques et aux entreprises guerrières, se rallia au roi et se retira dans ses terres. Revenu à Paris en 1656, il fréquenta alors les salons de Mme de La Fayette, de la marquise de Sablé, de Mlle de Scudéry, de Mlle de Montpensier, ou encore de la marquise de Sévigné puis, en 1658, entreprit la rédaction de ses "Maximes". Sa vieillesse fut marquée par une douloureuse maladie des yeux et par des deuils qui l'affectèrent beaucoup. Il déclina l'offre d'un fauteuil à l'Académie et mourut avec l'assistance du prédicateur Bossuet. Ses "Mémoires" (1662), consacrés notamment à la régence d'Anne d'Autriche, sont un précieux témoignage sur les années 1624-1659. Après sa mort parurent ses "Réflexions diverses". Mais son oeuvre majeure est le recueil de "Réflexions ou Sentences et Maximes morales", publié en 1665 sans nom d'auteur. |